Le genre Aspistogramma

mardi 24 novembre 2009
par  Daniel LE BRIS
popularité : 67%

Articles de Sthéphane AUDIGOU

Famille : Cichlidés

Sous-famille : Géophaginés

Intra-famille : Géophagini

Le genre apistogramma est sans doute le plus populaire parmi la douzaine de familles dans lesquelles sont classées les cichlidés nains (nanacara, laetecara, crenicichla…..)

Leurs principaux avantages sont leur coloration très attractive, leur besoin d’espace relativement faible, leur comportement social, le respect pour la végétation et le nombre important d’espèces disponible pour le hobby.

Les apistogramma font partie de la famille des cichlidés nains. On entend par cichlidés nains, les espèces d’une longueur maximale de 10 à 12 cm dans le milieu naturel. Cette définition semble donc être un critère incontestable.

On compte à ce jour environ 250 espèces d’apistogramma décrits, non décrits ou en cours de description.

D’après Kullander il faudrait prendre en compte une fourchette entre 120 à 400 espèces.

Comme le genre apistogramma est devenu de plus en plus confus suite à l’augmentation constante du nombre des espèces, on a commencé, il y a quelques années, à créer des complexes à l’intérieur de ce genre (régani, pertensis, combrae, agassizii, gibiceps….).

Toutefois la multitude de nouvelles espèces découvertes a encore jeté un peu plus de complication à ce classement par complexe.

Je me suis donc basé pour réaliser cette présentation sur la datation de description des espèces..

La codification des espèces utilisée par Martin et Tom C et reprise elle-même par la DATZ en Allemagne commence a être de plus en plus significative.

REPARTITION GEOGRAPHIQUE

Le genre apistogramma est endémique d’amérique du sud.

La plupart des espèces connues sont originaires de la région Guyane-Amazone.

Les autres centres importants sont la région Orénoque-Vénézuela et la région Paraguay Uruguay-Parana.

Un petit nombre d’espèces sont issues de l’est de la région transandine.

La Colombie reste un pays d’avenir pour la découverte d’apistogramma car peu explorée.

La presque totalité de cette vaste zone abritant des apistogramma est couverte par la forêt tropicale humide.

Il est important de signaler que ces territoires de forêt tropicale primaire diminuent de plus en plus sous l’influence des hommes. C’est principalement le cas près des villages et des grandes routes.

Les biotopes types des espèces d’apistogramma ne se trouvent pas dans les grands fleuves et lacs mais dans les ruisseaux, étangs, bassins eaux stagnantes.

Les apistogramma fuient fondamentalement les zones d’eau libre. Leur biotope préféré se trouve près des berges, sur fond extrêmement plat où la profondeur n’est que de quelques centimètres.

DIFFERENTS TYPES D’EAU

Eaux blanches :

Un peu opaque, se trouve surtout dans la région proche des Andes, où les rivières se chargent de limon et de sédiments arrachés à la montagne, très riches en nutriments qui favorisent la pousse des plantes.

Le pH est proche du neutre entre 6,2 et 7,0.

Le courant est parfois rapide car c’est une région montagneuse. Les Rios Madeira, Juruá, Purú et Solimoes pour citer les plus connus du bassin de l’Amazone sont d’eaux blanches

Eaux noires :

colorée et chargée de tanins et de divers acides humiques dus à la décomposition des feuilles et branches d’arbres, se trouve particulièrement dans le Rio Negro, elle est très peu minéralisée, sa conductivité est presque nulle, et son pH très bas, entre 3 et 6. Les rivières coulent sous le couvert des arbres, et comme elles reçoivent peu de lumière, elles sont généralement dépourvues de végétation. Les poissons se cachent dans les racines des grands arbres, et dans les branchages tombés.. Les Rios Abacaxis, Nhamundã, Trombetas, Jari et Parú sont d’eaux noires

Eaux claires :

Le pH des rivières à eaux claires est compris selon les régions entre 4.5 et 7.8. Elles proviennent des massifs montagneux et coulent sur des roches où l’érosion est minime, elles se chargent donc très peu en sédiments. Il y a très peu de calcaire dans le sol.
Parmi ces rivières les plus connues sont le Rio Xingú, le Tocantins et le Tapajós.

MAINTENANCE EN AQUARIUM

Bac Spécifique

Le but d’une maintenance en bac spécifique est de collé au mieux au biotope dans lequel vit nos apistogramma dans leur milieu naturel.

Ceci facilitera une maintenance à long terme et pourquoi pas une reproduction.

Les apistogramma ne vivent pas dans les lacs ni dans les grands fleuves mais dans les ruisseaux, étangs, bassins, eaux stagnantes qui en période d’étiage se trouve en danger d’assèchement.

Les apistogramma fuient les zone d’eau libre. Leur biotope préféré se trouve près des berges, sur fond plat où la profondeur n’est que de quelques centimètres.

Aquarium :

Pour le choix de l’aquarium, on privilégiera donc la surface au sol plutôt que la hauteur (qui ne doit toutefois pas se situer en dessous de 25cm).

La longueur frontale idéal pour un bac spécifique est située entre 70 et 100 cm.

Une profondeur comprise entre 30 et 50 cm est un bon compromis.

Decor :

Leur biotope est constitué par une multitude de refuges.

Ces refuges sont formés par des épaisses couches de feuilles, racines, branches mortes.....

Le décor sera composé de racines, feuilles, pierres, péricarpes de noix de coco afin de fournir un nombre élevé de refuges caverneux car la plupart des espèces sont des reproducteurs sur substrat caché.

Plantes :

Il est conseillé de planter au mieux l’aquarium. Les anubias sont de très bonnes plantes de ce type d’aquarium.

Eclairage :

L’éclairage ne doit surtout pas être trop intense afin d’éviter trop de stress aux poissons. Une forte luminosité les rend souvent craintif. Leur coloration n’est pas non plus vraiment mise en valeur.

Sol :

Un sol sombre est à conseiller.

Recherche un sable neutre (sable de sablage, quartzite......).

Eau :

Le ph est bien entendu fonction des poissons que l’on désire maintenir. Toutefois un ph entre 5 et 6,5 permet de couvrir un nombre d’espèces importantes.

La température est à réglée entre 25 et 26°.

Pour la repro on poussera à 28°.

Bac Communautaire

La maintenance des apistogramma est tout à fait possible en bac communautaire.

Bac communautaire sous-entend une maintenance avec d’autres espèces. Il convient donc de trouver le bon compromis en matière de maintenance entre toutes les espèces du bac. Ainsi qu’entre la faune et la flore.

Si l’on souhaite maintenir des apistogramma en bac spécifique, les conditions du bacs ainsi que les colocataires seront fonction des besoins des apisto.

Il convient donc de ne pas faire n’importe quoi. Cherchons à créer un bac optimum :

Bac :

Peu importe la taille. Les apisto peuvent être maintenus autant dans un 80litres qu’un 800 litres en communautaire.

Décor :

Suivant leur besoin, il convient de leur offrire des caches : souches, pierres, péricarpes noix de coco....

L’aquarium pour donner son plus bel effet devra être planté.

Eclairage :

L’éclairage sera forcément plus intense qu’en bac spécifique pour le bien-être des plantes et un meilleur rendu visuel.

1watt par litre semble un bon compromis.

Sol :

Peu important la couleur.

C’est surtout sa richesse en fonction des plantes que l’on souhaite maintenir qui est importante.

On peut imaginer un sol avec terre de bruyère (acidification).

Eau :

Les paramètres de l’eau seront fonction des habitants du bac mais nous ne pourront monter un ph au dessus 7 pour le bien-être de tout le monde.

Colocataires

Les apistogramma cohabitent très bien avec plusieurs genres d’espèces qui ont les mêmes besoins en matière de maintenance.

* Characidés (néon, cardinalis, tous les tétras.......)

Ce sont des poissons « paniqueurs » qui rassurent les apistogramma et les incitent à sortir régulièrement).

* Cichlidés :

- Les cichlidés nains

- Les cichlidés de grande taille

- Eviter les créichichla qui les stresseront.

- Les relations interspécifiques avec les géophagus sont pacifiques et n’auront aucune prédation des géophagus envers les portées d’apistogramma

- Poissons de fond (corydoras, ancistrus....)

Tout est une question de comportement des poissons et nous savons bien que nos chers cichlidés américains ont parfois des comportements très variables d’un individu à l’autre.

Eau :

Pour obtenir un ph inférieur à 7, il convient de « jouer » sur les paramètres de l’eau.

Pour acidifier l’eau, nous pouvons utiliser les matières suivantes :

* tourbe

- soit dans la filtration (avec l’aide d’un bas)

- soit sous le sable

- soit à même le sol

* feuilles de chêne : les feuilles de chêne ont un effet acidifiant. De plus, elles procurent des caches aux apisto qui s’y sentent bien.

* Fruits d’aulne :

Grâce aux tanins qu’ils contiennent, ils permettent d’acidifier l’eau en lui donnant la couleur thé des eaux noires d’Amazonie .

Il semblerait également que cet acide ait un effet bénéfique sur les algues... Pour finir, ils libèrent également un antibactérien utile en prévention de maladies.

Alimentation :

Lyophilisée

- Paillettes

- Granulés : éviter les granulés trop gros du style stick qui ne seront pas touchés et augmenteront les chances de pollution.

- Nourriture maison (épinards, crevettes, carottes, jaune d’œuf.....)
- Fruits de mer finement coupés

Vivante ou Congelée

- Artémia

-Vers Grindal

- Larves de moustique (éviter les larves de moustiques rouges qui sont trop riches)

- Micro-vers

- Daphnies

Reproduction :

Pour qu’il y est reproduction il convient bien entendu d’avoir les conditions optimums pour la reproduction.

Si toutes les conditions sont réunies (ph, dureté, température) et que l’on possède un couple mature alors la reproduction peut être envisagée.

Le meilleur moyen de voir la maturation des femelle est d’observer leur coloration.

Ces dernières plutôt jaune pâle d’habitude s’habillent d’un patron de coloration uniquement destiné à la reproduction.

Le jaune devient scintillant et certaines parties du corps virent au noir profond.

Les premières pontes ne sont pas très prolifiques mais plus la femelle sera grande, plus elle pondra d’œufs.

Quand la femelle est prête, le mâle parade autour de la femelle. La femelle amène le mâle progressivement vers une cavité qu’elle a préparé avec précaution.

Le mâle ne doit normalement pas pouvoir rentrer dans la grotte.

La femelle pond à l’intérieur de la grotte et le mâle répand sa semence à l’entrée de la grotte et la véhicule grâce à des battements de nageoire caudale à l’intérieur de la grotte.

Certaines espèces ou certains « cas » isolés pondent sur substrat découvert .

La ponte compte généralement entre 20-50 œufs.

La femelle passe le plus clair de son temps à ventiller et surveiller les œufs. Elle défend vigoureusement le site de ponte contre tout intrus.

Il se passe 4 jours à 27° avant que les œufs éclosent.

Les paramètres physico-chimiques interviennent dans le sex-ratio d’une portée :

- un ph pas suffisament bas (vers 6) : grande quantité de mâles

- un ph trop bas : dominance de femelles

La température joue un rôle sur 33 espèces d’apisto :

- des t° basses (vers 23°) : beaucoup de mâles

- des t° hautes : beaucoup de femelles

- T° à 26° équilibre du sex-ratio

A la naissance les larves possède un sac vitellin.

La mère creuse une petite cuvette pour y mettre à l’abri toutes les larves.

3-4 jours après les larves sortent de leur cavité . Le sac vitellin est résorbé et elles sont mieux formées. Elle peuvent alors commencer à nager.

A ce moment la surveillance des parents est formidable. La femelle se déplace suivie des larves.

La femelle est toujours placée au dessus des jeunes.

La femelle va garder les alevins jusqu’à leur 3-4 cm vers 4 à 7 mois.

Elle peut aussi arrêter la surveillance des jeunes au moment où elle décide de repondre.

Généralement toutefois elle attend d’avoir élevé sa première portée pour repondre de nouveau.

Cas particulier :

Apistogramma Barlowi

C’est l’unique apistogramma incubateur buccal.

Le principe de reproduction est le même que pour les autres espèces d’apisto.

Sauf que : lorsque les œufs sont éclos, la femelle les incube immédiatement.

Au bout de 5 jours, dès que la nage libre est atteinte la femelle recrache les alevins.

A noter :

On remarque que l’incubation peut s’arrêter brièvement lorsque la femelle a besoin de s’alimenter alors que chez les autres incubateurs la femelle jeûne durant une grande période mais apisto barlowi n’en est pas capable.

C’est donc en quelque sorte un incubateur buccal au début de son évolution.

Des incubations paternelles auraient été observées parfois en aquarium.

Nourriture des alevins :

Nauplies d’artémia

Micro vers

Poudre

LES ESPECES COURANTES

J’entends par ce terme, les espèces connues depuis plusieurs années et disponibles aisément pour le hobby.

Apistogramma agassizii

Décrit 1875

Origine : Très étendu. C’est pourquoi il existe autant de variétés de couleur.

Ph 6

Apistogramma Trifasciata

Décrit 1903

Origine : Vaste répartition s’étalant du Brésil sud ouest, Bolivie, Paraguay et Argentine

Ph 6,9 à 7,6

Apistogramma borellii

Décrit 1906

Origine : Sud du Brésil jusqu’au Nord de l’Argentine

Ph 7

Apistogramma steindachneri

Décrit 1908

Origine : Guyane, Surinam et Est du Vénézuela

Ph variant suivant les sites de pêche : de 3,9 à 7,3

Apistogramma Cacatoïdes

Décrit 1951

Origine : Pérou

Ph 7 à 8

Apistogramma Hoignei

Décrit 1965

Origine : Centre du Vénézuela

Ph 7,5

Apistogramma Hongsloi

Décrit 1979

Origine : Colombie et Vénézuela

Ph 5,5

Apistogramma Iniridae

Décrit 1979

Origine : Colombie

Ph Inférieur à 6

Apistogramma Macmasteri

Décrit 1979

Origine : Colombie versant Est des Andes

Ph Inférieur à 5 à 6

Apistogramma Nijsseni

Décrit 1979

Origine : Frontière entre le Pérou et le Brésil

Ph Inférieur à 5 à 5,5

Apistogramma Viejita

Décrit 1979

Origine : Centre de la Colombie

Ph 5 à 6

Apistogramma Gephyra

Décrit 1980

Origine : Rive gauche du Rio Negro. Au nord ouest de Manaus

Ph Inférieur à 6

Apistogramma Linkei

Décrit 1985

Origine : Bolivie

Ph 6

Apistogramma Diplotaenia

Décrit 1987

Origine : Frontière entre le Vénézuela et le Brésil

Ph 4 à 5

Apistogramma guttata

Décrit 1989

Origine : Nord Est du Vénézuela

Ph 5 à 6

Apistogramma Norberti

Décrit 1991

Origine : Amazone Péruvienne

Ph 6

Apistogramma Panduro

Décrit 1997

Origine : Pérou

Ph 6

LES ESPECES RECENTES

J’entends par ce terme, les espèces connues depuis peu et pour certaines non encore décrites. Plus difficiles à se procurer bien entendu.

http://aquamorlaix.kupaia.fr/spip.php?page=album&id_article=21


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